FASTI ECCLESIAE GALLICANAE

Extraits du volume concernant le dioc�se d'Autun

Jean I Rolin, �v�que d'Autun

Johannes Rolini, n�628

(20 ao�t 1436-�1er juillet 1483)

1 - Il �tait n� en 1408 de Nicolas Rolin, alors avocat au Parlement et futur chancelier de Bourgogne et de sa seconde femme, Marie des Landes, fille d'un bourgeois de Paris. Il appartenait � la grande bourgeoisie de service dont le duc de Bourgogne avait fait la fortune. Son fr�re Guillaume, seigneur de Beauchamp, �pousa Marie de Levis-Cousan. On lui conna�t cinq enfants naturels, dont Pierre, protonotaire apostolique, S�bastien qui fut seigneur de Chaseul, Brion et Laisy, et Jeanne qu'il eut tous trois de Jeanne de Gouy, une demoiselle, et qu'il fit l�gitimer en 1464 par le duc de Bourgogne. Jean, le fils qu'il eut d'une religieuse d'Avignon, Raymonde de Roussy, fut l�gitim� par le roi en 1485 et devint � son tour �v�que d'Autun (629). Un autre fils, Blaise, naquit d'Alexie Renier.

2 - L'administration ducale, influenc�e par l'italianisme � la mode aupr�s du duc, lui offrit la possibilit� de se rendre � l'Universit� de Bologne. En 1428, il �tait inscrit sur la liste des docteurs en droit civil. De retour en France, il fr�quenta l'Universit� de Paris o� il devint bachelier et licenci� en d�cret. Il quitta Paris pour Louvain o� on d�couvre avec �tonnement qu'il acquit de nouveau le grade de licenci� en lois. C'est peut-�tre l� qu'il prit aussi le grade de docteur en d�cret.

3 - Sa carri�re b�n�ficiale commen�a alors qu'il �tait encore tr�s jeune. Il avait � peine une dizaine d'ann�es lorsque son p�re convoita d�j� pour lui une pr�bende de l'�glise Saint-Quiriace de Provins. Par deux bulles fulmin�es le 19 juillet 1421, mais dat�es du ler f�vrier 1418 � Constance, Martin V lui conf�ra un b�n�fice venant � vaquer � la nomination soit de Saint-�tienne soit de Saint-B�nigne de Dijon, alors qu'il �tait cur� d'�taules. C'est aussi sur l'intervention de son p�re qu'il devint d�s 1422 chanoine de Besan�on, d�s 1426, chanoine de Saint-G�ry de Cambrai et chanoine d'Autun. En 1427 il acc�da � l'archidiaconat d'Autun � la place de Ferry de Grancey. Il n'avait alors que vingt ans. En 1430, il obtint une pr�bende � Langres. C'est encore gr�ce � son p�re qu'il re�ut avant 1431 le titre de protonotaire apostolique. En 1431 il fut �lu au si�ge de Chalon-sur- Sa�ne et dans les mois qui suivirent il devint prieur de Saint-Marcel de Chalon et archidiacre de Valenciennes au dioc�se de Cambrai.

4 - Il fut nomm� sur le si�ge d'Autun le 20 ao�t 1436 par le pape Eug�ne IV sur intervention du duc Philippe le Bon. La lettre de congratulation que ce dernier envoya le 25 septembre 1437 � Nicolas Rolin ne laisse aucun doute sur le r�le jou� par l'influence ducale. Son entr�e solennelle eut lieu le 21 janvier 1438. Il dut r�clamer le pallium que le pape avait omis de lui remettre et pour justifier de ce privil�ge, il dut produire copies et extraits d'actes. Le pallium lui fut remis par Nicolas V en 1448.

5 - Sa pr�sence � Autun fut finalement assez soutenue, malgr� ses s�jours r�guliers � Beaune, Dijon, Avignon et Paris o� il v�cut les derni�res ann�es de sa vie. � Autun m�me il r�sidait dans une maison du clo�tre, mais il fr�quentait plus r�guli�rement les domaines de Thoisy et Lucenay et les demeures �piscopales dans lesquelles il fit r�aliser des nombreux travaux d'am�nagement. Son souci d'une gestion modernis�e du temporel �piscopal conduisit � la r�daction de terriers et � la remise en �tat des cartulaires. Suivant les recommandations du concile de B�le, il encadra avec beaucoup de r�gularit� les pratiques du clerg� et des fid�les. Il semble avoir tenu assez r�guli�rement, de 1448 � 1483, les deux synodes annuels et il fit r�diger de nouveaux statuts synodaux (les premiers avant 1449, les seconds en 1468). Il encouragea l'organisation de m�parts, c'est-�-dire de communaut�s organis�es de pr�tres d'une paroisse tr�s unportante � Marcigny, � Paray-le-Monial en 1451, � Arnay-le-Duc en 1472. En 1459, il consentit � l'union des l�proseries et h�pitaux du lieu avec le m�part de Flavigny qui avait �t� fond� en 1456 par Quentin M�nard, archev�que de Besan�on, natif du lieu. En revanche ses visites pastorales furent peu nombreuses; les seules qu'il consentit furent des visites d'ordination de clercs qui symbolisaient davantage son autorit� sur le clerg�.Ses orientations politiques �taient bien plut�t relay�es par le reseau de ses proches et par les archidiacres issus de son lignage. Les rapports avec les chanoines du chapitre cath�dral furent relativement cordiaux. Il arbitra en leur faveur l'affaire des reliques de Lazare que la coll�giale d'Avallon pr�tendait poss�der; il se rendit m�me en visite � Avallon pour tenter de les r�cup�rer. De la m�me fa�on, il d�fendit les int�r�ts du chapitre cath�dral menac� de perdre le patronage de l'�glise Notre-Dame par l'�rection dans cette �glise d'un coll�ge s�culier � la demande de Nicolas Rolin son p�re; dans ce cas pr�cis, il n'h�sita pas � d�noncer les agissements de son fr�re Guillaume � qui avait �t� confi�e la coll�giale ... et � qui avait �t� l�gu� l'h�tel familial sis dans la ville �piscopale. Toutefois cela n'emp�cha pas les chanoines, lass�s des inconduites et des malversations du pr�lat, de le rappeler � l'ordre. Il institua dans sa cath�drale la f�te de tous les saints �v�ques d'Autun � c�l�brer une fois par an, le dimanche suivant la f�te de saint Denis. � la coll�giale de Beaune, il fonda un office solennel de saint Lazare et celui de saint Vincent le 22 janvier. Il sut particuli�rement bien s'entourer, notamment avec Ferry de Clugny (292), futur �v�que de Tournai et cardinal.

6 - Jean Rolin parvint sur le si�ge de Chalon puis d'Autun sans v�ritable passage dans l'administration princi�re. Le fait d'appartenir � une puissante famille le dispensait peut-�tre d'une telle exp�rience. En 1437, il participa au concile de B�le en compagnie de l'�v�que de Chalon. Il faut attendre son retour de B�le pour le voir qualifi� de conseiller du duc de Bourgogne. Finalement il fr�quenta peu la cour ducale et ne participa gu�re aux ambassades, si ce n'est � celle de 1459 qui le conduisit � Mantoue aupr�s du pape pour repr�senter Philippe le Bon dans la pr�paration d'une �ventuelle croisade contre les Turcs. Il �tait un ardent d�fenseur de la politique ducale � tel point que la disparition de Charles le T�m�raire le conduisit � pr�f�rer un temps Rome. Contrairement aux �v�ques promus par le roi, il �tait tr�s attach� � la conception centralis�e de l'�glise. Son accession au cardinalat ne fit que renforcer cette tendance. En f�vrier 1444, Jean Rolin dut assurer la r�gale du si�ge de Lyon. � cet effet, il envoya une d�l�gation de quatre vicaires qui cessa, moins de deux ans plus tard, � l'�lection du nouvel archev�que Charles de Bourbon. � la fin de sa vie, par r�alisme politique, il se rapprocha du roi.

7 - C'est sans doute sur la demande de Philippe le Bon que le nouveau pape Nicolas V promut, le 20 d�cembre 1448, Jean Rolin cardinal pr�tre de San Stefano in Coelo Monte. � partir de l�, s'ouvrirent pour lui de nouvelles perspectives pour une carri�re b�n�ficiale. D�s 1449, il �tait fait prieur de Saint-Martin de Cambrai; en 1451, prieur d'Anzy-le-Duc (dioc�se d'Autun); de 1456 � 1471, abb� de Baleme (dioc�se de Saint- Claude); de 1461 � 1468, il assura le patronage de l'H�tel-Dieu de Beaune; en 1462, il devint abb� de Saint-Martin (dioc�se d'Autun); en 1469, abb� de Flavigny (dioc�se d'Autun), abb� d'Oigny (dioc�se de Langres); en 1474, chanoine de Beaune (dioc�se d'Autun). Il fut �galement abb� commendataire de l'abbaye cistercienne de Bellevaux (dioc�se de Besan�on).

8 - Poursuivant la politique de m�c�nat inaugur�e par son p�re, Jean Rolin fit �talage d'une tr�s grande g�n�rosit� alli�e � un faste ignor� jusque-l� � Autun. Il transforma totalement la cath�drale Saint-Lazare frapp�e par la foudre en 1469. Les absides romanes endommag�es furent reconstruites en style gothique; sur la tour carr�e du transept fut �difi�e une longue pointe de pierre. L'int�rieur fut remani� avec la construction d'un jub� et d'une tribune d'orgue. Il dota aussi la cath�drale d'un somptueux ensemble de livres liturgiques enlumin�s qui fut conserv� dans le tr�sor du chapitre. Son m�c�nat ne s'arr�ta pas � l'�glise-m�re d'Autun et s'�tendit � toutes les �glises qu'il pla�a sous sa protection. � Saint-Symphorien o� il �tait prieur, il fit d�poser les reliques du saint et de ses parents dans une nouvelle ch�sse; � Saint-Martin, il fit transf�rer le tombeau de Brunehaut de la crypte au bas-c�t� de la nef; pour la coll�giale Notre-Dame de Beaune, il commanda une vaste tapisserie relative � la vie de la Vierge qui ne fut livr�e qu'en 1500 par le chanoine Hugues Le Coq (481). Partout il multiplia les fondations de chapelles: � Saint-Lazare, il fonda en 1453 la chapelle d�di�e � saint Vincent dans le collat�ral ouest, la chapelle Sainte-Genevi�ve dans le collat�ral est; � Saint-Andoche de Saulieu, il �difia la chapelle qui fait aujourd'hui office de sacristie. Pour financer ce large m�c�nat, il fit appel � ses biens propres, mais surtout � la fiscalit� �piscopale qui multiplia les subsides, les dons gratuits et les pr�l�vements casuels sur le clerg�. Jean Rolin fut aussi un grand amateur de livres, enthousiasm� par l'Humanisme et l'imprimerie. Lors de son installation � Paris, il apporta avec lui une partie des livres qu'il avait rassembl�s dans sa demeure d'Autun. Il fut un g�n�reux donateur de livres dont furent gratifi�es de nombreuses institutions religieuses, au premier rang desquelles le chapitre cath�dral d'Autun. Il se montra aussi tr�s g�n�reux envers deux �tablissements parisiens, l'abbaye Sainte- Genevi�ve et le couvent des Carmes de la place Maubert.

9 - Le cardinal �v�que d�c�da d'une longue maladie. Officiellement il s'�teignit � Cravant pr�s d'Auxerre le 1er juillet 1483. Plus vraisemblablement, il mourut � Paris. Dans ses ultimes volont�s, il choisit � Autun trois lieux de s�pulture: la coll�giale Notre-Dame, l'abbaye Saint- Martin et la cath�drale Saint-Lazare. Son corps, ramen� � Autun, fut enseveli � Saint-Lazare, � gauche du ma�tre-autel. Un tombeau de coeur fut plac� dans la chapelle Sainte-Apolline du jub� qu'il avait fait �difier. Il avait fond� un anniversaire � la coll�giale de Vergy dans son dioc�se. Son obit � Sainte-Genevi�ve de Paris �tait c�l�br� le 6 mai. Il avait fait �galement une fondation aux C�lestins de Paris pour qu'un de ses fr�res prie pour lui � perp�tuit�. Membre de la grande confr�rie aux pr�tres et aux bourgeois de Paris, il avait fond� dans la capitale, pour ses parents, un obit solennel � Saint-Germain-l'Auxerrois.

10 - Son portrait figure sur la Nativit� peinte � la fin du XVe si�cle par Jean Hey. Il y est repr�sent�, agenouill�, t�te nue, dans la pourpre cardinalice, les �paules recouvertes d'hermine.

11 - Sceau: grand sceau elliptique. Sous une d�coration architectonique figurant trois niches, trois saints; � droite et � gauche, saint Nazaire et saint Celse; au centre, � cause du titre de cardinal, saint �tienne v�tu de la dalmatique et la t�te surmont�e des deux bosses de son martyr. Au dessus la Vierge tenant l'Enfant J�sus accost�e de deux anges � genoux. En bas dans une petite niche, un �v�que en costume pontifical accost� de chaque c�t� de l'�cu des Rolin surmont� du chapeau.

L�GENDE: JOHANNIS ROLINI CARDINALIS ET EPI(SCOPI) EDUEN(SIS)

Armoiries: elles figurent � droite du m�me tableau. �cu coiff� du chapeau de cardinal, �cartel� aux 1 et 4 d'azur � trois clefs d'or pos�es en pal, aux 2 et 3 d'argent � la bande azur charg�e en chef d'une pie d'argent becqu�e et membr�e de gueules. Sa devise: Deum time.

B8546

AD C�te d'Or, B 11195 et 11196 (l�gitimation de ses enfants), G 147.

AD Sa�ne-et-Loire, G 544/1 ; 2 G 52, 54, 59; 5 G 68, 1452, 1477, 1478 (fondation de messes et anniversaires).

Obituaires de la province de Sens, t. I, p. 500, 729, 848.

Ph. GAGNARE, Histoire de l'�glise d'Autun, Autun, 1776, n� 76, p. 167 et ss.

Gallia christiana, t. IV, col. 419-420.

K. EUBEL, Hierarchia catholica Medii AEvi, t. II, p. 11 et 80.

Abb� BOULLEMIER, J. d'ARBAUMONT, � Nicolas Rolin, chancelier de Bourgogne. Notice historique sur sa famille �, Revue nobiliaire, t. 3, 1865,53 p.

A. DELANNE, � Un des fils de Nicolas Rolin, chanoine de Langres �, Congr�s de l'association bourguignonne des soci�t�s savantes, Beaune, t. 9, 1932,p. 51-52.

J. R�GNIER, Les �v�ques d'Autun, Autun, 1988, p. 129-136.

H. DE FONTENAY, Essai sur les sceaux et armoiries des �v�ques d'Autun, Angers, 1867, p. 10-11.

A. DE CHARMASSE, � Notes sur l'inventaire des livres liturgiques donn�s � l'�glise Notre-Dame d'Autun par Nicolas Rolin, chancelier de Bourgogne�, M�moires de la Soci�t� �duenne, t. 33, 1909, p. 286.

Regards sur les manuscrits d'Autun (VIe-XVIIIe), publication de l'IRHT et de la ville d'Autun, 1995,p.129-145.

S. CASSAGNES-BROUQUET,� Le cardinal Rolin, un m�c�nat fastueux �, Hommes d'�glise et pouvoirs � l'�poque bourguignonne (XIVe- XVe si�cles), Publication du Centre europ�en d'�tudes bourguignonnes, n� 38, 1998, p. 169-185.

B. MAURlCE-CHABARDL, la splendeur des Rolin. Un m�c�nat priv� � la cour de Bourgogne, Paris, 1999.

I. GUYOT-BACHY,� L'inventaire des livres de Jean Rolin trouv�s en son h�tel parisien en 1483 �, La Splendeur des Rolin. Un m�c�nat priv� � la cour de Bourgogne, Paris, 1999, p. 249-250.

V. TABBAGH, � Les �v�ques du royaume de France en 1438 �, Gens d'�glise, gens de pouvoir (France XIIIe-XVe si�cles), Dijon, 2006, p. 87- 186.

J.-P. BRELAUD, Les chanoines de la coll�giale Notre-Dame de Beaune au XVe si�cle, m�moire de Ma�trise d'histoire, Universit� de Bourgogne, 1997, t. II, p. 96, n� 23l.

D. LANNAUD, Les �v�ques des dioc�ses bourguignons � la fin du Moyen �ge, th�se de doctorat, Universit� de Bourgogne, 2007.

S. STELLING-MICHAUD�, La nation de Bourgogne � l'universit� de Bologne du XIIIe au XVe si�cle �, MSHDB, t. 17, 1956, p. 7-43.

F. JOUBERT,� Tel un prince en son dioc�se, Jean Rolin, cardinal-�v�que d'Autun �, L'artiste et le clerc. Commandes artistiques des grands eccl�siastiques � la fin du Moyen �ge (XIVe-XVIe si�cles) , Paris, 2006 (Culture et civilisation m�di�vale, 36), p. 105-182.

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Jean II Rolin, �v�que d'Autun

Johannes II Rolini, n�629

(8 juin 1500-�4 ao�t 1501)

1 - La tradition eccl�siastique autunoise l'a longtemps pr�tendu fils du fr�re cadet du cardinal, Antoine Rolin, seigneur d'Aymeries et chambellan de Charles le T�m�raire. La r�alit� est tout autre. Les lettres de l�gitimation accord�es par le roi Charles VIII en 1485 t�moignent de sa filiation: il �tait le fruit de la liaison que le cardinal Jean Rolin entretint de longues ann�es avec Raymonde de Roussy, religieuse � Avignon.

2 - Sans doute fr�quenta-t-il l'universit� de Paris, car en 1481, il dirigeait le coll�ge de Navarre � Paris. Il portait le grade de docteur in utroque jure.

3 - Dans un premier temps, il mena une vie de gentilhomme introduit � la cour de Bourgogne. En 1472, il remporta le tournoi de Valenciennes organis� par Jean de Luxembourg pour la f�te de la Toison d'Or. En 1473, il �tait mentionn� comme conseiller-clerc au Parlement de Malines Install� par Charles le T�m�raire. Un peu avant 1480 sa vie bascula lorsqu'il fit le choix d'une carri�re eccl�siastique. Cette nouvelle orientation s'inscrivait-elle dans une logique lignag�re ou �tait-elle la volont� de racheter la faute de ses origines? Il est difficile de le dire m�me si dans son testament Jean II �voquait la faute de sa conception. D�s 1481, il ben�ficia de la r�signation de son p�re pour devenir prieur de Saint- Marcel de Chalon et abb� de Saint-Martin d'Autun. En 1482, il obtenait une pr�bende � la coll�giale de Beaune et le d�canat de la coll�giale de Semur-en-Brionnais. En 1484, c'est sur la recommandation du nouvel �v�que Antoine de Chalon qu'il acc�da au d�canat d'Autun. Sa vie politique passa de la fid�lit� � la maison de Bourgogne au ralliement � la couronne et suivit intimement sa carri�re b�n�ficiale. � la mort du T�m�raire, il resta au service de Marguerite d'York, devint ma�tre des requ�tes du duc d'Autriche et apparut au c�t� de Marie de Bourgogne. En juin 1481, Maximilien et Marie le d�sign�rent comme leur ambassadeur � Rome avec Juste, �v�que de Ceuta et Claude Carondelet, doyen de Besan�on. Cela lui valut d'�tre nomm� en 1481 protonotaire apostolique. Il continua de la m�me fa�on � participer r�guli�rement aux �tats de Bourgogne (1483, 1485, 1490, 1493). En 1484, les �lus de Bourgogne le d�sign�rent comme ambassadeur aupr�s du roi ce qui lui permit un rapprochement avec la couronne: il devint alors conseiller du roi puis entra au Parlement de Paris; d'abord clerc-conseiller, il gravit rapidement les �chelons en devenant pr�sident aux enqu�tes puis en 1496 au plus tard pr�sident de la chambre des requ�tes, ce qui lui permit d'obtenir du chapitre de Notre-Dame de Paris, quoiqu'il n'en f�t pas membre, une maison du clo�tre. En 1494, il �tait � Lyon, l'un des procureurs de l'archev�que Andr� d'Espinay.

4 - Son accession au si�ge d'Autun ne fut pas simple. Avant de mourir, Antoine de Chalon avait assur� Olivier de Vienne (693), chanoine de Lyon, de l'obtention du si�ge �piscopal et le candidat pouvait se pr�valoir de l'appui du pape Alexandre VI. Toutefois les chanoines, qui n'avaient en aucun cas �t� consult�s, saisirent les encouragements du roi de France Louis XII � ne pas respecter le march� pass� et d�cid�rent de choisir librement leur �v�que. Le 8 juin 1500, ils vot�rent en faveur de leur doyen Jean Rolin, dont le roi avait sugg�r� le nom. En compensation Olivier de Vienne se vit offrir le d�canat qu'il r�signa tr�s rapidement. Sa disparition pr�matur�e permit un arrangement rapide. Le pape par une bulle de novembre 1500 porta provision de l'�v�ch� d'Autun, vacant par la mort d'Olivier de Vienne en faveur de Jean II Rolin.

5 - Son mandat fut de tr�s courte dur�e. En 1501, il re�ut le pallium des mains de l'�v�que de Chalon. Les comptes du chapitre cath�dral attestent qu'il occupa la m�me maison du clo�tre durant son d�canat et son �piscopat.

9 - Il mourut en ao�t 1501, sans doute le 4. Dans ses derni�res volont�s, il demandait � �tre inhum� dans la cath�drale Saint-Lazare, dans la chapelle de la Sainte-Croix, situ�e dans le bas-c�t� est, qu'il avait ensuite confi�e au patronage de saint Martin. Il pr�cisait de surcro�t qu'il souhaitait des fun�railles modestes, appelant � la protection de Lazare, demandant la participation de six enfants d'aube et de trente et un pauvres, requ�rant la pri�re des fr�res Mineurs r�cemment install�s dans la cit� �duenne. Il fondait anniversaire dans les monast�res de la cit�, � Saint-Martin, Saint- Symphorien et Saint-Andoche.

11 - Armoiries: d'azur � trois clefs d'or mises en pal avec la devise: Tibi soli (� toi seul).

AD C�te d'Or, B 85, fol. 5v.; B 289; B 2483, fol. 217v; B 2497, fol. 16r; B 4112, fol. 47v.

AD Sa�ne-et-Loire, H supp. 5, abbaye Saint-Martin, testament de Jean Il Rolin. 5 G 311,5 G 312, 5 G 313.

AD Nord, B 345.

AD Rh�ne, 10 G 1377.

AN, LL 126, p. 435.

AN, LL 126, p. 435.

Ph. GAGNAIRE, Histoire de l'�glise d'Autun, Autun, 1776, n�78.

K. EUBEL, Hierarchia catholica Medii AEvi, t. II, p. 81.

Gallia christiana,t. IV, col. 421.

J.R�GNIER, Les �v�ques d'Autun, Autun, 1988, p. 139-140.

J. BILLlOUD, Les �tats du duch� de Bourgogne jusqu'en 1498, Paris, 1911, p. 188,276-278.

E. MAUGIS, Histoire du Parlement de Paris de l'av�nement des Valois � la mort d'Henri IV, Paris, 1913-1916, t. III, p. 117.

J.-P. BRELAUD, Les chanoines de la coll�giale Notre-Dame de Beaune au XVe si�cle, m�moire de Ma�trise d'histoire, Universit� de Bourgogne, 1997, t. II, p. 97, n� 232.

J.-B. DE VAIVRE, � La v�ritable origine de Jean II Rolin, �v�que d'Autun �, M�moires de la Soci�t� �duenne, nouvelle s�rie, t. 56, fasc. 3, 1999-2000, p.353-354.

D. LANNAUD, Les �v�ques des dioc�ses bourguignons � la fin du Moyen �ge, th�se de doctorat, Universit� de Bourgogne, 2007.

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