FASTI ECCLESIAE GALLICANAE

Compte rendu de la r�union de l'�quipe des Fasti du 16 janvier 2004

Informations g�n�rales
Les suppliques de la P�nitencerie
Du monde de Besan�on � celui de Clermont : deux chapitres, deux fonds d'archives
Les 120 t�moins de Jean Simon, �v�que � la fin du XIV�me si�cle
Le point sur la recherche pour les dioc�ses bourguignons � l'Universit� de Dijon

Informations g�n�rales

Le volume 7 sur Angers (F. Comte, J.-M. Matz) est paru. Il faisait partie du dossier d�habilitation, pr�sent� avec succ�s, par Jean-Michel Matz.

Les nouvelles proc�dures d��dition des notices :

Elles sont d�sormais bien avanc�es et ont �t� pr�vues de mani�re � permettre la poursuite de la saisie des donn�es sous DBase et 4D. Ceux qui travaillent en 4D devront communiquer un fichier enregistr� en TXT. Il sera d�sormais possible de travailler en ACCESS. Demander un replica de la structure � H�l�ne Millet (disponible d�but mars).

La rapidit� d�ex�cution des proc�dures permettra de r�pondre � de fr�quentes demandes d��dition. Celles-ci ainsi que la transmission des r�sultats pourront s�effectuer par courrier �lectronique.

A la faveur de ce changement, quelques champs ont �t� allong�s. Le � Petit Guide � devra �tre mis en r�vision.

Deux colloques sont � signaler : l�un qui se tiendra du 4 au 8 octobre � Rome sur � Le clerg� du Portugal dans une dimension europ�enne �, l�autre � Tournai les 19 et 20 mars 2004 sur le th�me � De Pise � Trente. La r�forme de l�Eglise en gestation �. Le programme de ce dernier se trouve sur le site des Fasti.

Antoni Rougeaux, �tudiant en ma�trise, a pour sujet de reprendre les travaux d�ann�e post-doctorale r�alis�s par Philippe Maurice sur le dioc�se de Tours. Il a compl�t�, au format Access, la base de donn�es sur les chanoines de Tours, et a �tabli une liste alphab�tique et par dioc�se des divers chanoines qu�il a rencontr�s. Ces listes ont circul� dans l�assembl�e.

Amandine Le Roux poursuit ses travaux sur les collecteurs pontificaux, notamment au XVe si�cle, elle en a �tabli une liste alphab�tique, et une liste par dioc�se qui ont �t� distribu�es et vont alimenter la � Bo�te �.En retour, ils attendent naturellement des renseignements sur ces individus.

Les notices de Mende sont mises en circulation pour un contr�le rapide par chacun avant l��dition du volume qui devrait avoir lieu dans le 1er trimestre de l�ann�e 2004.

Un nouvel Ing�nieur d'�tudes arrive au LAMOP en la personne de Willy Morice, affect� sp�cialement � � l'Op�ration Charles VI �, laquelle va donc pouvoir reprendre. Une passerelle sera pr�vue entre celle-ci et les Fasti.

Le bureau de Willy Morice est la salle G 687 de la Sorbonne (t�l�phone: 01 40 46 31 73); c�est dans cette salle qu�est situ�e la biblioth�que des Fasti et qu�on peut consulter le c�d�rom Ut per litteras apostolicas. Elle sera donc plus facilement accessible.

Une � Bo�te � �lectronique va entrer en service. Elle doublera la � Bo�te � papier sans la remplacer totalement.C�est Jean-Fran�ois Cauche qui g�rera cette nouvelle forme de la � Bo�te �. Tous les collaborateurs sont donc invit�s � lui envoyer un courriel, en pr�cisant clairement leur nom, leur pr�nom, leur adresse �lectronique et le dioc�se sur lequel ils travaillent. La solution envisag�e pour l�instant est la suivante : chaque personne trouvant des informations utiles enverra un courriel � Jean-Fran�ois Cauche (chaque courriel devant concerner un dioc�se, il faudra d�couper les informations par autant de fichiers qu�il y aura de dioc�ses concern�s), tandis qu�une copie conforme sera envoy�e � Irmine Martin pour archive. Le point sera fait sur cette Bo�te informatis�e au mois de juin.

Sur le site, une liste rappelant les noms de toutes les personnes ayant travaill� sur un dioc�se depuis la cr�ation du programme est en ligne. Le site va comporter de nouvelles pages, une pour chacun des dioc�ses dont les volumes sont parus. Elles seront g�r�es par les auteurs qui pourront notamment y signaler les corrections � apporter aux notices publi�es. La bibliographie canoniale est d�ores et d�j� en ligne. Le site re�oit environ 15 000 visites par an.

D�but f�vrier, un sp�cialiste de l�histoire de la musique au XV�me si�cle, Alejandro Enrique Planchart, professeur �m�rite � l�universit� de Santa Barbara, a fait parvenir des compl�ments fort riches pour les notices des musiciens des chapitres d�Amiens Besan�on et Rouen. D�autres vont arriver pour Reims et une int�ressante collaboration s�annonce pour Cambrai.

Laurent Valli�re a mis � notre disposition son portable pour acc�der au fichier Lesellier, riche d�sormais de 16 000 fiches. Les candidats � une bourse de l�EFR peuvent demander � y travailler.

I. Les suppliques de la P�nitencerie, par Monique MAILLARD

Monique Maillard vient d��diter Les suppliques de la P�nitencerie apostolique pour les dioc�ses de Cambrai, Li�ge, Th�rouanne et Tournai (1410-1411). (A.S.V. Penitenzieria Ap., Reg. Matrim. et Div., 1), Bruxelles-Rome, 2003 (Analecta Vaticano-Belgica, 34). Son travail � compl�te � en quelque sorte le � Repertorium Poenitentiariae Germanicum �, dont les volumes paraissent � un rythme soutenu depuis 1996.

Apparue dans la deuxi�me moiti� du XIIe si�cle, la P�nitencerie est l�un des quatre grands offices de l�administration pontificale. Elle est tout � la fois un tribunal et, depuis le milieu du XIIIe si�cle environ, un office bureaucratique. Son travail s�appuie sur le droit canon. Elle est comp�tente pour toutes les questions d�pendant du for interne, sacramentel et non sacramentel ; elle trouve dans l�Audience (Rote) son correspondant pour le for externe. Agissant en mandataire du pape, le cardinal p�nitencier, appel� � grand p�nitencier �, entend les confessions et peut donc absoudre, conc�der des dispenses, accorder des � licences � sp�ciales et des � d�clarations � d�innocence. Il est comp�tent en de nombreuses mati�res, bien au-del� des � cas r�serv�s � : ill�gitimit� et autres irr�gularit�s, emp�chements matrimoniaux, faits de violence physique, de simonie, falsifications de lettres pontificales, agressions contre les p�lerins, v�ux de p�lerinage, rapports avec les juifs et les musulmans�

La publication de Monique Maillard vise le tout premier registre de la s�rie (d�laiss� jusqu�ici par l�Institut historique allemand de Rome), soit la p�riode d�avril 1410 � mai 1411 (Alexandre V et Jean XXIII). Les suppliques sont adress�es obligatoirement au pape, mais leur signature revient au cardinal p�nitencier. Trois remarques importantes : l�enregistrement des suppliques n��tait pas syst�matique ; ce � premier registre � ne repr�sente sans doute qu�une faible partie de la production des deux pontificats ; ce registre ne regarde pas le for interne sacramentel, en d�autres termes il ne fournit aucune information relative au secret de la confession. On trouvera dans le volume ici pr�sent� 156 suppliques relatives aux dioc�ses de Cambrai, Li�ge, Th�rouanne et Tournai. On notera que les dioc�ses fran�ais sont peu repr�sent�s (Paris, Chartres�), au contraire des allemands et des italiens. Ce sont les questions relatives aux carri�res eccl�siastiques qui re�oivent ici la meilleure part. Les requ�tes de clercs de naissance ill�gitime, d�sireux de ne pas �tre �cart�s d�une promotion aux ordres majeurs et de la possession de deux ou plusieurs b�n�fices compatibles, remplissent � peu pr�s les 2/3 du volume. Les imp�trants qui s�adressent � la P�nitencerie, plut�t qu�� la Chancellerie, ont re�u les ordres mineurs et obtenu un b�n�fice sans cure de l�autorit� ordinaire ; ils demandent la promotion aux ordres majeurs et l�obtention d�un autre b�n�fice, de pr�f�rence avec la � cura animarum �. Si aucun chanoine de chapitre cath�dral n�appara�t dans ces 156 suppliques, il s�en trouve probablement � en devenir ��

II. Du monde de Besan�on � celui de Clermont : deux chapitres, deux fonds d�archives, par Henri HOURS

Henri Hours compare les sources - et leur r�partition chronologique - des deux dioc�ses en sa charge (Besancon volume 4 des Fasti, Clermont-Ferrand).

Besan�on comprend deux chapitres jusqu�en 1253 (22 et 20 pr�bendes) puis 45 pr�bendes (1253-1387 dont neuf dignit�s) et 42 ensuite. Clermont a 40 pr�bendes (1207, 1216, 1280, 1438), 36 pr�bendes � partir de 1438 (dont quatre dignit�s). Les archives sont class�es et inventori�es pour Besan�on, apr�s avoir �t� �pur�es m�thodiquement � la R�volution de la quasi-totalit� des titres f�odaux et seigneuriaux).

Pour Clermont, le classement est imparfait, avec d�importantes disparitions avant la R�volution. Dans les deux dioc�se, les documents comptables ont tous disparu, il ne reste que quelques �paves. Les d�lib�rations capitulaires � Besan�on couvrent les ann�es 1412-1448 et 1452-1500 tandis qu�� Clermont ne subsiste qu�une �pave. Si les testaments canoniaux sont rarissimes, il en subsiste � Clermont une belle s�rie pour la seconde moiti� du XIIIe si�cle ; les quelques registres de notaires qui subsistent pour les ann�es 1345-1375 ne contiennent aucun testament (ils �taient enregistr�s � part). Le chapitre de Besan�on �tant dans la sph�re d�influence des ducs de Bourgogne, les archives ducales devraient livrer de pr�cieux renseignements sur la carri�re (non b�n�ficiale, surtout) d�un certain nombre de chanoines bisontins. Celui de Clermont se trouvait au XIIIe si�cle et jusqu�en 1350 dans l�orbite royale, et � partir de 1375 dans celle du duc de Berry : leurs archives devront �tre prospect�es pour mettre en lumi�re les recommandations royales/ducales et les liens avec le milieu des officiers royaux et ducaux.

Point commun : les biblioth�ques canoniales sont pratiquement absentes de sources, � l�exception de celle du clermontois Roger Beno�ton �dit�e par Anne-Marie Chagny. Le quartier canonial de Besan�on se situe infra septa capituli (l�enceinte gallo-romaine), mais la notion de maison canoniale ou quartier canonial est absente des deux cit�s. Clermont offre pour le XIIIe si�cle une belle s�rie de sceaux de chanoines sceaux canoniaux (une vingtaine) et de seings manuels. Enfin les fresques de la cath�drale de Clermont offre une belle galerie de chanoines donateurs en pri�re, certains repr�sent�s avec l�aumusse. Dans les ann�es 1325, M. Hours s�aper�oit qu�il a trop de chanoines de Clermont pour le nombre de pr�bende car les registres pontificaux ne se pr�occupent pas de savoir si les chanoines sont pr�bend�s ou non (si les autres sources contemporaines le permettent, les mentions des registres pontificaux doivent donc �tre soumises � une critique tr�s attentive) ; le m�me ph�nom�ne ne se produit pas pour le chapitre de Besan�on, qui est beaucoup moins pr�sent dans les registres pontificaux. Il pose le probl�me des entr�es, des sorties et des retours de chanoines au chapitre de Clermont : a-t-on le droit de consid�rer qu�un chanoine mentionn� en 1300 puis seulement en 1330, a bien �t� chanoine du m�me chapitre entre ces deux dates ? Les pr�bendes clermontoises ne paraissent pas avoir b�n�fici� de revenus propres (sous r�serve de l�identification de ce que les sources � terriers surtout - appellent � pans � ou � petits pans � de tel ou tel chanoine).

III. Les 120 t�moins de Jean Simon, �v�que � la fin du XV�me si�cle, par V�ronique JULEROT

Cette communication relate un conflit survenu entre deux comp�titeurs pour le si�ge �piscopal de Paris en 1492, G�rard Gobaille et Jean Simon. Elle est l'occasion de mieux cerner les r�seaux d'alliance ou de sociabilit� qui pouvaient exister dans nos communaut�s canoniales.

G�rard Gobaille a �t� �lu de justesse le 8 ao�t 1492 par le chapitre de Notre-Dame au bout de 6 scrutins. C'est un avocat au Ch�telet, originaire de Soissons, qui est surtout li� au groupe des officiers royaux de Soissons et Laon et commence � l'�tre au Parlement de Paris. D�s le lendemain, le chanoine de Paris Jean Simon, conseiller du roi au Parlement de Paris, s'oppose � l'�lection en chapitre. Un proc�s en confirmation s'ouvre alors devant l'archev�que de Sens, qui m�ne une enqu�te sur la personnalit� de l'�lu.

C�est donc � une recherche de t�moignages sur son concurrent que se livre Jean Simon en janvier 1493. Il a entre temps �t� pourvu de l'�v�ch� de Paris par le pape (le 29 octobre 1492). Trois campagnes de collecte de t�moignages sont men�es, dont une � Sens de juin � ao�t 1493, condens�e dans un volume de 690 pages et pr�sentant les d�positions de 120 t�moins.

Ces t�moignages, transcrits en latin � l'exception des injures et des blasph�mes, donnent de larges informations sur l'identit� de chaque t�moin, dont la solidit� des relations sociales et professionnelles garantit la validit� de son t�moignage.

Gr�ce � ces indications, la sociologie des t�moins peut �tre retrac�e. Ce sont d'abord des hommes : seules deux femmes t�moignent, l'une appartenant � la famille de Jean Simon, l'autre qui se plaint de l'emprisonnement de son fils dans les prisons du chapitre par G�rard Gobaille. Les points communs des 118 hommes sont l'�ge (beaucoup entre 40 et 50 ans), l'origine parisienne (80 sur 118, mais aussi une vingtaine de Soissonnais : Gobaille et Simon appartiennent au chapitre de la cath�drale), les �tudes juridiques (un bon tiers de civilistes ou de canonistes) et l'appartenance au monde cl�rical. On compte notamment 5 �v�ques et 41 chanoines, surtout b�n�fici�s � Paris, et aussi � Soissons. 90 % d�clarent r�sider dans le si�ge de leur canonicat.

Ces t�moins appartiennent tous au parti de Jean Simon. Ils d�clarent, pour une grande majorit�, bien conna�tre celui-ci, par le biais des �tudes, de la carri�re judiciaire ou bien depuis l'enfance. Le fait d'�tre chanoine de Notre-Dame ne signifie pourtant pas qu'on a une connaissance meilleure d'un de ses voisins de stalle ! En retour, moins de t�moins connaissent G�rard Gobaille. Certains l'ont rencontr� quand il est arriv� � Notre-Dame de Paris, d'autres sont en proc�s avec lui. Pour autant, le fait de conna�tre Jean Simon n'implique pas un soutien � celui-ci : sur ses 19 coll�gues chanoines t�moins, la moiti� n'a pas vot� pour lui lors de l'�lection, mais pour un autre conseiller au Parlement : l'existence d'un parti parlementaire au chapitre de Notre-Dame de Paris est ainsi mise en �vidence, mais pas celle d'un parti pro-Simon.

Ces 120 t�moins constituent une machine de guerre contre Gobaille. Des irr�guralit�s pendant le scrutin, des pressions diverses sont mises en �vidence. Par t�moins interpos�s, Simon et Gobaille se renvoient � la face diverses injures. Aucune haine directe contre Gobaille ne peut �tre d�cel�e (les t�moins ont jur� d'�tre impartiaux) mais le registre r�v�le des attitudes peu canoniques. Dans l'ensemble cependant, pas de tableau manich�en des deux candidats � l'�v�ch� parisien. En effet, les t�moignages, de mani�re directe ou non, laissent percevoir des attitudes semblables du c�t� de Simon aussi. Si l'�lu appara�t peu conforme � l'id�al r�formateur du pr�lat, il est donc loin d'�tre le seul mais il appartient pleinement � cette soci�t� cl�ricale toujours en qu�te de b�n�fices, et � cette soci�t� judiciaris�e de la fin du Moyen Age.

Cette �tude permet de montrer l'existence de r�seaux solides mais dont certains semblent quand m�me avoir �t� constitu�s pour la circonstance. On peut distinguer cinq groupes de t�moins : les chanoines de Notre-Dame de Paris, ceux de Soissons, le personnel judiciaire, les adversaires de Gobaille en justice et aussi les voisins.

Aucune sentence n'est connue. On sait que Gobaille meurt deux ans apr�s et que Jean Simon, pourvu de l'�v�ch�, parvient � se faire �lire par le chapitre en novembre 1494.

IV. Le point sur la recherche pour les dioc�ses bourguignons � l�Universit� de Dijon

Introduction, par Vincent TABBAGH

Les sept dioc�ses qui s��tendent sur le territoire de la Bourgogne actuelle pr�sentent une situation contrast�e quant � la conservation des sources sur les chanoines. Le dioc�se de Sens est pourvu d�une esquisse de notice institutionnelle (pr�sent�e sur le site des Fasti). Les petits dioc�ses de M�con et Chalon ne sont gu�re document�s ; il semble que le dioc�se de Chalon constitue une annexe pour le duc de Bourgogne qui y pla�ait ses hommes. Nevers n�a conserv� que peu de sources suite aux bombardements de la 2e guerre mondiale. Le fonds du chapitre d�Autun, dont Jacques Madignier �tudie l�histoire du XIe au XIVe si�cle, pr�sente peu de sources sur la fin du Moyen Age, poss�de des archives riches mais mal class�es, et surtout sans la moindre d�lib�ration capitulaire. Les archives de la coll�giale de Beaune permettraient de combler une partie des lacunes. Les chapitres les mieux lotis sont encore ceux d�Auxerre et de Sens, pour lesquels les fonds d�archives assez riches montrent l�int�gration dans l�orbite parisienne.

Lectures canoniales dans le dioc�se de Langres, par Jean-Vincent JOURD�HEUIL

Le dioc�se de Langres, qui n�a pas encore fait l�objet d�une notice institutionnelle, dispose de sources remarquables sur un gros chapitre de 48 puis 46 chanoines (apr�s 1440). Celles-ci permettent d��tudier la biblioth�que du chapitre et les biblioth�ques langrois des chanoines langrois du XIIIe au XVe si�cle. Cette �tude se limite aux seuls chanoines ayant r�sid� � Langres et y �tant morts, afin de ne pas comptabiliser des personnes qui n�ont fait que passer.

La pr�sence de livres est attest�e par une s�rie de 125 testaments ou codicilles s��chelonnant de 1222 � 1510, quelques ex�cutions testamentaires, des inventaires apr�s d�c�s et deux inventaires de biens. En particulier, il n�existe aucun registre d�une librairie, ni de registre de pr�t, ni m�me de catalogue des livres liturgiques d�pos�s au Tr�sor.

La biblioth�que du chapitre semble avoir �t� constitu�e tr�s t�t. L�archidiacre Gui s�occupe de 9 volumes au tournant de l�an mil, tandis que des manuscrits langrois ont servi � Hugues de Breteuil pour r�diger son trait� contre B�ranger de Tours.

Du XIIe si�cle au XVe si�cle, des mentions de dons sugg�rent un accroissement rapide mais ponctuel du nombre des volumes de la biblioth�que du chapitre. L�enrichissement des fonds provient aussi des achats de livres, semble-t-il assez rares. Enfin, des livres ont d� �tre donn�s en gage au chapitre.

A l�inverse, les sorties de livres sont assez nombreuses sans qu�on puisse pr�cis�ment en mesurer l�ampleur. Des livres ont �t� vendus, comme des objets liturgiques d�ailleurs, pour payer les travaux de la cath�drale. Souvent, les acheteurs sont les chanoines.

En fait, si les dons de chanoines permettent un accroissement de la biblioth�que, peu sont faits � l�occasion de la mort du chanoine, � Langres comme ailleurs. Et ce sont alors les inventaires qui livrent, de fa�on fortuite, les plus belles mentions de biblioth�ques priv�es, comme celle de Jean de Saffres mort en 1365. Celui-ci, neveu d�un homonyme doyen, rest� chanoine plus de 40 ans, devient sur le tard sacristain donc charg� des livres liturgiques. Son inventaire apr�s d�c�s �voque la richesse de son mobilier, mais d�nombre surtout 145 volumes, dont un bon tiers est constitu� de romans des XIIe et XIIIe si�cles. On trouve aussi dans cette tr�s riche biblioth�que des livres d�histoire, du droit et des auteurs antiques. Si des psautiers et un missel sont mentionn�s, aucune Bible n�appara�t. Pourtant son testament, pas plus que ceux de ses oncles, ne mentionnaient le moindre livre.

Ces belles collections personnelles de livres ne vont pas forc�ment enrichir la biblioth�que capitulaire � la mort de leur possesseur. Ainsi, au XIVe si�cle, le doyen Jacques d�Audeloncourt (mort en 1359), professeur en lois, disperse sa soixantaine de volumes sans en donner un seul � son chapitre, privil�giant l�abbaye de Clairvaux dont un de ses parents �tait abb�. Il restitue aussi les ouvrages emprunt�s parfois fort loin.

A part quelques brillantes exceptions, une grande majorit� des chanoines de Langres n�a pas pu ou voulu r�unir de biblioth�que priv�e, ce qui est surprenant pour des eccl�siastiques ayant accompli plusieurs ann�es d��tudes universitaires. Au XIIIe si�cle, la seule biblioth�que priv�e est celle d�un official qui d�tient 5 volumes. Entre 1359 et 1500, une dizaine de chanoines r�sidents seulement ont d�tenu au moins quelques livres. Les chanoines poss�dent essentiellement des livres de droit, tr�s peu de livres � caract�re religieux, et � la fin du XVe si�cle, peu d�ouvrages humanistes. Les livres les plus r�pandus sont des missels et des br�viaires, mais ceux-ci sont rarement l�gu�s � la cath�drale : ce sont les neveux ou la paroisse natale du chanoine qui profitent de ces livres tr�s courants.

Les �v�ques, eux, ont pu constituer de brillantes collections, comme Jean I d�Amboise pour qui l�on conna�t 147 volumes. Celui-ci les l�gue au chapitre � sa mort, ne souhaitant pas constituer une biblioth�que �piscopale ni en faire profiter son neveu ni la coll�giale �piscopale de Mussy.

Ainsi, le livre n�est pas l�objet le plus courant dans les testaments de chanoines langrois. Seul les missels et br�viaires sont r�pandues, mais ils circulent davantage dans la famille ou l�entourage du chanoine qu�ils ne l�accompagnent � sa stalle. L�imprimerie appara�t timidement � Langres. Ainsi donc, � l�exception de la biblioth�que de Jean de Saffres, le livre occupe une place modeste � l�Eglise de Langres.

Le parcours canonial des promus aux si�ges bourguignons, par Delphine LANNAUD

Entre la fin du XIVe si�cle et le d�but du XVIe si�cle, 57 �v�ques peuvent �tre d�nombr�s dans les sept dioc�ses bourguignons (Bethl�em, �v�ch� in partibus �tabli � Clamecy, �tant exclu) et 54 font l�objet de la communication (3 r�guliers sont exclus du sujet). Des difficult�s surgissent lorsqu�il s�agit de reconstituer la carri�re canoniale de ces personnages. Cette carri�re est d�autant plus longue que la plupart des �v�ques bourguignons n�acc�de � l��piscopat que vers 30 ou 40 ans. Leur carri�re est souvent faite de canonicats, m�me si, vers la fin du XVe si�cle, certains r�ussissent � tenir des abbayes ou des prieur�s en commende.

Les premiers canonicats obtenus le sont indiff�remment dans une cath�drale ou une coll�giale. Ces premiers b�n�fices sont souvent d�tenus pr�s du lieu de naissance de ces futurs �v�ques, ce qui montre l�attachement � la r�gion d�origine tout autant que l�appui de la famille dans le d�but de la carri�re. Les canonicats sont souvent attribu�s tr�s t�t, parfois d�s 10 ans comme pour Jean Rolin que son p�re essaie de placer comme chanoine de Provins � cet �ge.

La suite de la carri�re montre un attachement au m�me dioc�se ou se poursuit dans un dioc�se voisin. Les influences familiales sont encore perceptibles. En retour, les nouveaux chanoines peuvent constituer un r�seau autour d�eux. Le cumul est important, il est rendu n�cessaire par la faiblesse des revenus des canonicats, hormis ceux de Beaune, et il est facilit� par la densit� du r�seau de plus en plus serr� des coll�giales bourguignonnes (nombreuses fondations aux XIVe et XVe si�cles).

Un tiers des �v�ques ont des carri�res canoniales particuli�res, marqu�es par le cumul ou la succession de pr�bendes dispers�es et de dignit�s importantes, hors du cadre bourguignon. En g�n�ral, ce sont des individus dont le rayonnement s��tend sur le royaume de France, des gens de cour que l�on retrouve souvent comme �v�ques de Nevers et Auxerre. La protection royale dont ils jouissent permet de cumuler davantage. Des agents ducaux se construisent eux aussi une carri�re canoniale d�ampleur g�ographique plus large, du fait de l��tendue des possessions bourguignonnes. Jean de Saulx comme Jean de Thoisy poss�dent des b�n�fices dans les terres de par-del� comme de par-de��.

La promotion � l��piscopat peut, dans certains cas, avoir �t� facilit�e par la possession d�un canonicat, et encore plus d�une dignit�, dans le chapitre correspondant. C�est assez net � M�con : sur 11 �v�ques, 3 ont �t� doyens et 6 chanoines. A Autun, l�entr�e au chapitre constitue parfois une �tape avant l��piscopat. Ailleurs, � Langres, � Nevers ou � Auxerre, la volont� royale s�impose davantage que l�appartenance pr�alable au chapitre du lieu.

Note : Les interventions de Jean-Pierre Brelaud et Jacques Madignier ont �t� report�es � la prochaine s�ance.

Compte rendu r�dig� par Delphine Lannaud, Jean-Pierre Brelaud et Jean-Vincent Jourd�heuil, puis relu par les diff�rents intervenants.

Haut de page
Retour aux comptes rendus de r�unions
Contact - Plan du site
© 2014 Fasti - CNRS